Le musée des Augustins a repris son souffle, après la période volcanique écoulée et a proposé dans la deuxième partie de l’année 2013 une exposition sur les livres enluminés conservés en dehors des bibliothèques et des centres d’archives : « Trésors enluminés du Languedoc » Dans ce laps de temps, la programmation de nos conférences a été mise en relation avec nos différents voyages de l’année – L’Andalousie , Paris (Ecouen et Chantilly) et Naples: Nous avons clôturé l’année Par Elisabeth Vigée Lebrun dont le musée possède le superbe tableau: La Baronne de Crussols
Jeudi 7 février 2013 18h
L » Espagne musulmane: « Al-Andalus »
Au début du VIIIe siècle, l’Hispania des chrétiens, latins ou wisigoths, et des juifs devient l’Al-Andalus des musulmans. Les palais et les mosquées de Cordoue, Séville, Grenade développe, du VIIIe au XVe siècle, une architecture qui prend ses racines dans la tradition wisigothique et évolue au rythme des influences berbères et proche-orientales. Les objets de luxe : ivoires, orfèvreries, bronzes, bois sculptés, textiles… vont diffuser l »art raffiné des ateliers andalous en Europe méridionale et sur le pourtour de la Méditerranée. Al-Andalus est un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale, l’Université de Cordoue accueille un grand nombre de savants chrétiens, juifs et musulmans, et ouvre une période de riche épanouissement culturel.
Guy Alhsell de Toulza, Conservateur du patrimoine, Directeur du musée de Rabastens.
Jeudi 21 février 2013 18h
« Anne de Montmorency, connétable de France, seigneur d’Ecouen et de Chantilly: son rôle dans l’art de la Renaissance française et européenne »
« Compagnon d’enfance de François d’Angoulême, Anne de Montmorency accède aux plus hautes fonctions civiles et militaires, jusqu’à assumer auprès de François Premier les fonctions d’un véritable premier ministre, récompensées par la remise de l »épée de connétable en 1538. Après une période de disgrâce à la fin du règne, il revient à la tête de l’Etat par la faveur de roi Henri II, qui fait de lui un duc et pair jusqu’au décès accidentel du souverain en 1559.
Il tombe sur le champ de bataille de Saint-Denis, en 1567, face aux forces protestantes menées par le prince de Condé et l’amiral de Coligny. L’importance historique de ce personnage a considérablement occulté son rôle artistique et littéraire. Non seulement il fait rebâtir le château de Chantilly, dont il fait sa résidence habituelle, et le château d’Ecouen, destiné à recevoir le roi et la cour, mais il réunit des collections de tout premier plan regroupant sculptures antiques et modernes (Henri II lui fait don des Esclaves de Michel-Ange), peintures et objets d’art (il rachète les tapisseries de la Sixtine, pillées en 1527, pour les rendre au pape). Il attire à lui des artistes de toutes disciplines, l’architecte Jean Bullant, le sculpteur Jean Goujon, l’émailleur Léonard Limosin, les céramistes Bernard Palissyet Masséot Abaquesne. Très au fait de l’art italien (il possède dès 1535 un service en majolique d’Urbino), il choisit néanmoins de promouvoir le développement de l’art français en valorisant le modèle antique (il ordonne par exemple la protection de la Maison Carrée de Nîmes). Promoteur de la traduction en français des principaux historiens antiques, il est également collectionneur de manuscrits enluminés et de reliures exceptionnelles. Son goût se trouve en quelque sorte résumé par la suite de vitraux consacrés à l’histoire de Psyché, créée pour le château d’Ecouen et maintenant conservée au château de Chantilly. »
Thierry Crepin-Leblond, Conservateur général du patrimoine, Directeur du musée national de la Renaissance, château d’Ecouen.
Mardi 26 mars 2013 18h:
« Les peintres français et l’Espagne de Delacroix à Manet »
« Au XIXè siècle à la suite des guerres napoléoniennes et de l’occupation de l’Espagne, l’Art hispanique va être peu à peu dévoilé au public français ainsi qu’au milieu artistique lui-même. Outre la Galerie espagnole de Louis-Philippe au Louvre (1838-1848) qui, malgré son existence éphémère aura un impact certain, bon nombre de peintres d’Eugène Delacroix à Edouard Manet feront le « Voyage en Espagne » afin de découvrir des horizons nouveaux, une lumière différente, des sources d’inspirations autres. De fait l’Espagne sera abordée et considérée comme la porte de l’Orient, vision à la fois fantaisiste ou réalité d’une heureuse complexité »
Jean-Louis Augé, Conservateur en chef, Directeur des musée Goya et Jaurès de Castres.
Jeudi 23 mai 2013 18h
Suite et fin du cycle sur le caravagisme en Europe « Le caravagisme en Espagne »
« Les liens entre l’Espagne et l’Italie ont été particulièrement étroits au XVIIème siècle. Une partie de la curie romaine était alliée à l’Espagne et le royaume de Naples dépendait de la couronne. Ribera, le plus génial successeur de Caravage, était originaire de Jativa bien que toute sa carrière se déroulât à Rome et Naples. Paradoxalement, il est difficile d’identifier dans la péninsule ibérique un mouvement caravagesque structuré. On parle davantage de naturalisme, particulièrement à Séville où se forme Velazquez, dont les premiers tableaux témoignent d »une inspiration austère, ou à Valence. L’artiste le plus indiscutablement marqué par le caravagisme, Juan Bautista Maino est relativement peu connu du grand public. Le Louvre vient toutefois d’acheter l’un de ses tableaux, signe d’un regain d’intérêt pour cette peinture. Entre le Greco et Velazquez, nous nous attacherons à montrer la singularité de l’art espagnol au temps du caravagisme »
Axel Hémery, Directeur du musée des Augustins
Jeudi 6 juin 2013 18h
L’art de la maison d’Anjou à Naples: « Naples angevine »
« Au lendemain de sa conquête militaire en 1266, Charles Ier d’Anjou établit à Naples la capitale du Royaume de Sicile. Dès lors, la famille royale investit toutes ses ressources pour faire de Naples l’une des villes les plus magnifiques d’Europe. Ils y bâtirent châteaux et églises, appelèrent à leur cour les artistes les plus renommées et les hommes de lettres les plus en vue. En 1435, suite à la mort sans héritiers directs de Jeanne II, appartenant à la branche cadette d’Anjou-Duras, Naples devint le théâtre de luttes acharnées entre les deux prétendants au trône, René d’Anjou et Alphonse d’Aragon. La guerre se conclût avec la victoire de l’Aragonais, qui mit fin à la domination angevine dans le Sud de l’Italie. Mais aujourd’hui encore Naples garde le souvenir de son passé angevin : ses nombreux châteaux, ces églises médiévales, les fresques et les monuments sépulcraux qui les décorent, représentent autant de vestiges de cette période éblouissante »
Lucciana Mocciola, Professeur à l’Université de Lille 3 et à l’Ecole du Louvre, spécialiste de l’art angevin à la fin du moyen-âge.
Jeudi 3 oct 2013 à 18h
« La peinture romaine antique autour du golfe de Naples »
Dans le prolongement des créations hellénistiques, la peinture romaine développe peu à peu son propre vocabulaire. Encore sous influence, l’art de la couleur à Rome ne tarde pas, en effet, à déployer une grande diversité de motifs et de scènes. Les belles demeures aristocratiques de la région de Naples, de Stabies à Herculanum, reflètent le goût pour la mythologie, la nature, l’érotisme et la surabondance des éléments décoratifs comme des couleurs éclatantes et contrastées.
Pascal CAPUS responsable des collections numismatiques et sculptures romaines Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse
Jeudi 21 novembre 2013 à 18h
Elisabeth Vigée-Lebrun,
« La fillette éperdue d’admiration pour son père, le pastelliste Louis Vigée, la talentueuse jeune fille grisée de sa passion pour la peinture dans le Paris du début du règne de Louis XVI, l’épouse éblouie par un ambitieux mari, la ravissante artiste conquérant le respect de ses confrères à la force de son pinceau, la mère adorant sa fille unique, la portraitiste qui bénéficie de la confiance de Marie-Antoinette, tous ces visages sont celui de Madame Vigée Le Brun. »
par Geneviève Haroche- Bouzinac, lauréate du prix Chateaubriand pour sa biographie de l’artiste : « Histoire d’un regard ».
Professeur à l’université d’Orléans, spécialiste du XVIIIe siècle, Geneviève Haroche Bouzinac a publié de nombreux articles sur Madame Vigée Le Brun et a établi l’édition de référence de son autobiographie,Souvenirs (Champion, 2008)
Salle du Sénéchal, 17 rue de rémusat Ces conférences sont gratuites pour les adhérents de l’association mais néanmoins ouvertes à tous. Entrée pour les non adhérents: tarif normal: 6 euros, tarif étudiant: 2 euros. Sans réservation.