Conférences en 2008

Les conférences du 2ème semestre 2008

Le nouveau cycle de conférences de l’année 2008 s’est déroulé sur le thème suivant:
Quand la peinture était dans les livres : l’enluminure du XIe au XIIIe siècle

 Charlotte Riou, remarquable historienne de l’art, médiéviste, nous donne ci-dessous quelques éléments d’appréciation :
 » Ce cycle de conférences sera l’occasion de découvrir l’exceptionnelle diversité et la grande qualité des enluminures conservées dans les ouvrages produits en France, des alentours de l’An Mil aux débuts de la période gothique. Ces images enluminées manient avec brio des symboles, des attributs et des allégories dont nous nous attacherons à retrouver le sens à travers les sources textuelles. Chatoyantes, étranges parfois, mais toujours passionnantes, ces enluminures nous ouvriront au monde de la couleur dont nos sculptures romanes ne peuvent hélas plus témoigner. Elles en sont les témoins privilégiés que nous vous invitons à venir découvrir « .
Jeudi 9 octobre à 18h30 : Forme et fabrication du livre enluminé. Cette première séance se propose d’étudier également le livre enluminé en tant qu’objet. Un objet souvent luxueux qui demande de nombreuses étapes de fabrication, des matériaux très divers et un savoir faire d’une grande dextérité.
Jeudi 20 novembre à 18h30: Des chefs-d’œuvre issus des ateliers monastiques. Comme lors des périodes précédentes (sous les Mérovingiens ou les Carolingiens), au début de l’époque romane, les ateliers d’enluminures les plus remarquables sont issus des monastères. Nous prendrons des exemples dans plusieurs régions afin de montrer la diversité des courants stylistiques et la richesse de nos bibliothèques.
Jeudi 4 décembre à 18h30 : Les débuts du style parisien et du mécénat laïc. Les lecteurs, et du même coup les commanditaires, se diversifient, tout comme les genres littéraires. Alors que les ateliers monastiques perdent leur prééminence, les enlumineurs parisiens définissent un nouveau style pictural… .
Ce cycle est gratuit pour les adhérents à l’association, il est toutefois ouvert à tous moyennant une entrée de 6 euros. Dans tous les cas, il n’est pas nécessaire de réserver.


Les conférences du 1er semestre 2008

L’exposition sur les grisailles a eu lieu du 15 mars au 15 juin 2008.
C’est un événement très important dans la vie muséale car ce sujet d’exposition est quasiment inédit si l’on excepte Houston en 1973 et Paris en 1980, et il n’y a jamais eu de catalogue publié sur le thème : c’est une première.
Axel Hémery est commissaire et auteur du catalogue.
C’est également pour nous, une occasion unique d’aborder grâce à Axel Hémery, l’étude de cette technique, à mi chemin entre le dessin et le tableau aboutit.

Axel Hémery nous donne, ci-dessous, un synopsis des trois conférences.
Jeudi 31 janvier à 18h30 : De l’esquisse à l’œuvre d’art
Dans la peinture ancienne, rares sont les peintres qui, comme Le Caravage, peignaient directement sur la toile sans dessin préalable en se laissant guider par des incisions. La pratique d’atelier traditionnelle consiste à étudier les figures individuelles puis l’ensemble de la composition au crayon ou à la plume. A ce dessin succède une esquisse peinte de petite taille, monochrome ou en couleurs, que le peintre montre à son commanditaire pour lui donner l’idée de l’œuvre achevée. Cette étape est indispensable dans le grand décor, la tapisserie mais également pour la plupart des tableaux de chevalet. Les esquisses, témoignage intime sur le travail du peintre, sont également des œuvres d’art autonomes de la plus haute qualité. Le conférencier s’attachera à montrer l’importance de ce genre pour l’histoire de l’art en comparant les tableaux préparatoires aux œuvres définitives.
Jeudi 14 février à 18h30 : les grands décors européens
Le décor civil ou religieux est l’occasion d’exprimer le pouvoir et le prestige d’une dynastie. Ses modalités d’exécution sont très diverses et le peintre doit le plus souvent s’adapter à une architecture existante. En Italie, la fresque est privilégiée sauf à Venise où le climat explique la prédominance des grandes toiles. Le décor français des XVIIe et XVIIIe siècles s’accommode des lambris. Les peintres baroques flamands s’expriment souvent sur des plafonds divisés en compartiments. Bien que moins présent, le grand décor est plus répandu dans la Hollande protestante qu’on ne le pensait auparavant. A travers des exemples nés dans ces aires géographiques, nous tenterons de montrer les étapes qui séparent la conception de la réalisation.
Jeudi 10 avril à 18h30 : le trompe-l’œil
Dans une volonté d’émulation entre les arts, les peintres ont voulu évoquer sur une surface plane la troisième dimension. L’illusion est le meilleur moyen de faire oublier les limites de la peinture. Cette tradition s’est développée depuis l’antiquité gréco-romaine où les meilleurs peintres s’ingéniaient à tromper leurs confrères. Dans la peinture classique occidentale, le trompe-l’œil est resté le plus souvent un genre mineur réservé aux spécialistes mais les plus grands peintres ne dédaignaient pas montrer leur virtuosité dans ce domaine.